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Discrimination à l'embauche

20 mars 2006

La stigmatisation sur le marché de l'emploi varie largement si l'on est métis, noir, ou issu d'un couple mixte.

Le nom de famille, premier déterminant dans la discrimination à l'embauche

Cécilia Gabizon

Le Figaro 20 mars 2006, (Rubrique France)

La dernière étude du démographe Jean-Luc Richard montre que la stigmatisation sur le marché de l'emploi varie largement si l'on est métis, noir, ou issu d'un couple mixte.

Sur le marché du travail, les demandeurs d'origine africaine sont moins bien lotis. Photo AFP/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

CELA RESSEMBLE à un hit-parade de la discrimination. L'étude du démographe Jean-Luc Richard montre comment les femmes originaires d'Afrique subsaharienne sont plus stigmatisées que les Algériennes, elles-mêmes moins bien loties que celles d'origine marocaine. Quant aux Tunisiennes, elles ne sont pratiquement pas discriminées, pas plus que les Asiatiques, sans que l'on puisse encore expliquer ces différences.

Cette radioscopie des discriminations, réalisée pour un numéro de la revue Migrations et Société à paraître en mai, constate, sur la base d'un dépouillement spécifique de l'échantillon permanent de population de l'Insee (1999) et d'enquêtes complémentaires plus récentes de l'Ined, que les nationalités d'origines influent relativement peu sur le parcours scolaire, mais sont déterminantes lors de l'entrée dans la vie active.

L'école reste pratiquement aveugle aux origines, assure Jean-Luc Richard, maître de conférence à Rennes-I. C'est la classe sociale qui détermine les parcours. Les enfants de l'immigration obtiennent, à niveau social équivalent, les mêmes diplômes que les enfants de Français. Seuls ceux nés à l'étranger peinent plus que les autres. C'est notamment le cas pour les jeunes Turcs, dont presque 31% n'obtiennent pas de diplôme. Il faut aussi prendre en compte le «bagage culturel des familles», analyse le démographe. Près de 17% des enfants d'Asiatiques effectuent un deuxième cycle (licence et maîtrise). Leurs parents, souvent réfugiés politiques, ont transmis leur savoir même s'ils n'ont pas retrouvé un emploi à la hauteur de leur qualification. On compte aussi beaucoup d'anciens étudiants parmi les immigrés africains, capables d'encadrer la scolarité de leur progéniture.

Quotas ethniques

Les résultats scolaires sont donc liés à l'histoire familiale. En revanche, l'entrée sur le marché du travail est largement conditionnée par l'origine, mais de façon tortueuse. Certes, les jeunes de 20 à 29 ans de familles algériennes ont pratiquement deux fois plus de chances d'être au chômage, toute chose égale par ailleurs, que leurs camarades «gaulois». En revanche, si le père est français, l'effet discriminant s'estompe, a montré le chercheur en travaillant sur les descendants de couples mixtes, chaque jour plus nombreux. Le nom serait le premier déterminant dans la discrimination.

La couleur de peau joue aussi, mais de façon confuse, puisque les enfants métis d'Africains et de Français ne semblent pas souffrir de discrimination, quelle que soit leur peau. «Le métissage doit nous faire réfléchir aux limites des quotas ethniques, note le chercheur en conclusion de son étude. Aux États-Unis, déjà 6% de la population a coché plusieurs cases pour définir ses origines !»

La dernière étude du démographe Jean-Luc Richard montre que la stigmatisation sur le marché de l'emploi varie largement si l'on est métis, noir, ou issu d'un couple mixte.

Sur le marché du travail, les demandeurs d'origine africaine sont moins bien lotis. Photo AFP/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

CELA RESSEMBLE à un hit-parade de la discrimination. L'étude du démographe Jean-Luc Richard montre comment les femmes originaires d'Afrique subsaharienne sont plus stigmatisées que les Algériennes, elles-mêmes moins bien loties que celles d'origine marocaine. Quant aux Tunisiennes, elles ne sont pratiquement pas discriminées, pas plus que les Asiatiques, sans que l'on puisse encore expliquer ces différences.

Cette radioscopie des discriminations, réalisée pour un numéro de la revue Migrations et Société à paraître en mai, constate, sur la base d'un dépouillement spécifique de l'échantillon permanent de population de l'Insee (1999) et d'enquêtes complémentaires plus récentes de l'Ined, que les nationalités d'origines influent relativement peu sur le parcours scolaire, mais sont déterminantes lors de l'entrée dans la vie active.

L'école reste pratiquement aveugle aux origines, assure Jean-Luc Richard, maître de conférence à Rennes-I. C'est la classe sociale qui détermine les parcours. Les enfants de l'immigration obtiennent, à niveau social équivalent, les mêmes diplômes que les enfants de Français. Seuls ceux nés à l'étranger peinent plus que les autres. C'est notamment le cas pour les jeunes Turcs, dont presque 31% n'obtiennent pas de diplôme. Il faut aussi prendre en compte le «bagage culturel des familles», analyse le démographe. Près de 17% des enfants d'Asiatiques effectuent un deuxième cycle (licence et maîtrise). Leurs parents, souvent réfugiés politiques, ont transmis leur savoir même s'ils n'ont pas retrouvé un emploi à la hauteur de leur qualification. On compte aussi beaucoup d'anciens étudiants parmi les immigrés africains, capables d'encadrer la scolarité de leur progéniture.

Quotas ethniques

Les résultats scolaires sont donc liés à l'histoire familiale. En revanche, l'entrée sur le marché du travail est largement conditionnée par l'origine, mais de façon tortueuse. Certes, les jeunes de 20 à 29 ans de familles algériennes ont pratiquement deux fois plus de chances d'être au chômage, toute chose égale par ailleurs, que leurs camarades «gaulois». En revanche, si le père est français, l'effet discriminant s'estompe, a montré le chercheur en travaillant sur les descendants de couples mixtes, chaque jour plus nombreux. Le nom serait le premier déterminant dans la discrimination.

La couleur de peau joue aussi, mais de façon confuse, puisque les enfants métis d'Africains et de Français ne semblent pas souffrir de discrimination, quelle que soit leur peau. «Le métissage doit nous faire réfléchir aux limites des quotas ethniques, note le chercheur en conclusion de son étude. Aux États-Unis, déjà 6% de la population a coché plusieurs cases pour définir ses origines !»

La dernière étude du démographe Jean-Luc Richard montre que la stigmatisation sur le marché de l'emploi varie largement si l'on est métis, noir, ou issu d'un couple mixte.

Sur le marché du travail, les demandeurs d'origine africaine sont moins bien lotis. Photo AFP/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

CELA RESSEMBLE à un hit-parade de la discrimination. L'étude du démographe Jean-Luc Richard montre comment les femmes originaires d'Afrique subsaharienne sont plus stigmatisées que les Algériennes, elles-mêmes moins bien loties que celles d'origine marocaine. Quant aux Tunisiennes, elles ne sont pratiquement pas discriminées, pas plus que les Asiatiques, sans que l'on puisse encore expliquer ces différences.

Cette radioscopie des discriminations, réalisée pour un numéro de la revue Migrations et Société à paraître en mai, constate, sur la base d'un dépouillement spécifique de l'échantillon permanent de population de l'Insee (1999) et d'enquêtes complémentaires plus récentes de l'Ined, que les nationalités d'origines influent relativement peu sur le parcours scolaire, mais sont déterminantes lors de l'entrée dans la vie active.

L'école reste pratiquement aveugle aux origines, assure Jean-Luc Richard, maître de conférence à Rennes-I. C'est la classe sociale qui détermine les parcours. Les enfants de l'immigration obtiennent, à niveau social équivalent, les mêmes diplômes que les enfants de Français. Seuls ceux nés à l'étranger peinent plus que les autres. C'est notamment le cas pour les jeunes Turcs, dont presque 31% n'obtiennent pas de diplôme. Il faut aussi prendre en compte le «bagage culturel des familles», analyse le démographe. Près de 17% des enfants d'Asiatiques effectuent un deuxième cycle (licence et maîtrise). Leurs parents, souvent réfugiés politiques, ont transmis leur savoir même s'ils n'ont pas retrouvé un emploi à la hauteur de leur qualification. On compte aussi beaucoup d'anciens étudiants parmi les immigrés africains, capables d'encadrer la scolarité de leur progéniture.

Quotas ethniques

Les résultats scolaires sont donc liés à l'histoire familiale. En revanche, l'entrée sur le marché du travail est largement conditionnée par l'origine, mais de façon tortueuse. Certes, les jeunes de 20 à 29 ans de familles algériennes ont pratiquement deux fois plus de chances d'être au chômage, toute chose égale par ailleurs, que leurs camarades «gaulois». En revanche, si le père est français, l'effet discriminant s'estompe, a montré le chercheur en travaillant sur les descendants de couples mixtes, chaque jour plus nombreux. Le nom serait le premier déterminant dans la discrimination.

La couleur de peau joue aussi, mais de façon confuse, puisque les enfants métis d'Africains et de Français ne semblent pas souffrir de discrimination, quelle que soit leur peau. «Le métissage doit nous faire réfléchir aux limites des quotas ethniques, note le chercheur en conclusion de son étude. Aux États-Unis, déjà 6% de la population a coché plusieurs cases pour définir ses origines !»

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